18 décembre 2014

Transition, Changement : comment assumer, sans souffrir, le regard des autres

La traversée du désert : Notre époque provoque des bouleversements si profonds au sein de la famille, du couple. Comment dompter le regard d'autrui ? Comment rester soi malgré des changements et des pertes ? Comment déconnecter ce que je suis de ce que je faisais ou des masques sociaux ?

Ce billet n'est pas de l'opportunisme du fait d'un constat social mais une façon d'exprimer que l'on continue à avoir une valeur intrinsèque et une dignité humaine quoi qu'il arrive à notre statut social. 


Il ne s'agit pas non plus de méharée joyeuse dans le désert pour ouvrir la conscience des possibles.
Il s'agit bien du désert de la solitude : du deuil de ce qui a été,  d'une traversée où l'on se sent seul face à notre vie.

Comment dire : je ne suis plus en couple - j'ai perdu mon travail - je suis au repos car je laisse faire le temps de la séparation  - je veux devenir quelqu'un d'autre, mon  ancien travail ne me convient plus - j'accompagne des enfants  - j'arrondis mes fins de mois en faisant des ménages - je déprime, je ne me sens plus rien - mon enfant est diagnostiqué autiste, dyslexique - je n'ai plus les moyens matériels de sortir, voir du monde - etc .....

Dans ces situations, pour ajouter à la difficulté matérielle, affective, nous sommes renvoyés à notre idéal du moi, notre égo, loin de notre soi profond et de notre énergie de vie. Nous envoyons alors des "signaux" par nos comportements, notre langage verbal et corporel de la conscience que nous avons de soi et en retour, nous avons le regard que nous avions craint.


Faire taire la voix critique en nous, celle qui pointe l'échec, et la remplacer par celle de la permission bienveillante, de donner un sens à sa vie, malgré les deuils et les pertes

voir le livre de Claude Halmos qui parle des ravages psychologiques de la crise que nous traversons

Pour se remettre en mouvement face au changement voulu ou subit, il me semble que deux démarches s'offrent à nous de manière complémentaires :

  • Un travail sur soi car il nous faudra traverser différents masques et blessures pour que la relation à l'autre repose sur l'être que nous sommes au fond  :
    - libérer la parole
    - reconnaître les émotions
    - reconstruire son identité à partir du soi
    - découvrir ses ressources internes que la traversée fait émerger

    Toute re-naissance est douloureuse car en même temps que le changement est la vie, notre organisme tend vers l'équilibre et la stabilité. L'iceberg est à l'image de cette difficulté car l'essentiel se trouve dans les abysses, là où la vie est née. Ce n'est pas au soleil et à la lumière qu'est née la vie mais bien dans les profondeurs froides et dans des conditions extrêmes.

  •  Ce que Marc Luyckx Ghisi nomme "Surgissement d'un nouveau monde: valeurs, vision, économie, politique, tout change "
     
    On ne résout pas un problème avec les modes de pensée qui l’ont engendré.Albert Einstein
    Un changement de regard sur ce qui a favorisé la situation, la rupture, la crise et qui ne dépend pas de nous seul. Nos maux sont parfois à relier à notre condition humaine avec des changements qui sont d'un autre ordre.